Basile de Césarée : Lettre 93 à Césaria, sur la communion

Jeudi 19 novembre 2009 — Dernier ajout vendredi 9 avril 2010

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La lettre de Basile à Césaria, une patricienne, est très intéressante car elle nous apprend quelle était la pratique de la communion en Orient au IVe siècle. Les difficultés politiques et religieuses, la rareté des prêtres, conduisaient les chrétiens à conserver les saintes espèces chez eux et à communier quand ils le désiraient. Basile de Césarée rassure sa correspondante qui se demandait si elle pouvait se donner à elle-même la communion.

ommunier même tous les jours et recevoir sa part du saint corps et du précieux sang du Christ est chose bonne et profitable, car lui-même dit clairement : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jn 6, 54). Qui doute, en effet, que participer continuellemnent à la vie ne soit pas autre chose que vivre pleinement ? Nous cependant nous communions quatre fois par semaine : le dimanche, le quatrième jour, dans la Parascève [le vendredi] et le samedi, et aussi les autres jours, si l’on y fait mémoire de quelque saint.

Quant à la nécessité où l’on est dans les temps de persécution, en l’absence de prêtre ou de ministre, de recevoir la communion de sa propre main, il est superflu de montrer qu’elle n’a rien de pénible, parce qu’une telle pratique est confirmée par la longue coutume attestée par les faits eux-mêmes.
Tous les moines qui habitent les déserts, où il n’y a pas de prêtre, gardent la communion chez eux et se la donnent de leur propre main. À Alexandrie et en Égypte, chacun, même dans le peuple, a presque toujours la communion dans sa maison, et, quand il le veut, il se la donne à lui-même. Dès lors que le prêtre a accompli le sacrifice et qu’il l’a donné, celui qui l’a reçu une fois comme entier, lorsqu’il y participe chaque jour, doit croire avec raison qu’il y participe et qu’il le reçoit des mains de celui qui le lui a donné. En effet, dans l’église le prêtre donne la part qu’on lui demande ; celui qui la reçoit la garde en toute liberté et la porte à sa bouche de sa propre main. Cela revient donc au même, que l’on reçoive du prêtre une seule part ou beaucoup de parts à la fois.

Source :

Saint Basile, Lettres I, trad. Y. Courtonne, Les Belles Lettres, Paris 1957, p. 203-204.

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