Jacques de Saroug : Voici l’Époux qui vient

Mardi 23 septembre 2008 — Dernier ajout samedi 3 avril 2010

Cette hymne syriaque est attribuée à Jacques de Saroug, évêque de Batnan sur l’Euphrate (†521), que les Syriens de son époque appelaient « la flûte du Saint Esprit et la harpe de l’Église orthodoxe ». Elle est extraite d’un ensemble qui, dans la liturgie maronite, compose l’office du soir.

Le lecteur de ces lignes - mieux encore, celui qui les priera - sera sans doute frappé par leur caractère biblique très accusé : le raisonnement y tient peu de place, c’est plutôt le développement méditatif et très simple d’un thème biblique plusieurs fois repris ; l’absence de structure logique et de conclusion en forme, nous invite à continuer la prière commencée par l’auteur.

rères, allumez vos lampes.
Il va venir, l’Époux.
Dans le Jardin d’Eden,
Séjour des spirituels,
II fait habiter les Justes,
Au jour de la Rétribution.
Il leur ouvre le thalame de lumière,
Tandis qu’ils le célèbrent sur le Kinnor.

Dans l’allégresse,
Ils vont à Sa rencontre au temps de son retour,
Eux tous qui l’ont attendu,
Fidèles à Son Nom.

Il va venir, l’Époux,
Bienheureux celui qui l’attend.

Il tresse la couronne de gloire pour les Justes,
Qui furent dans l’attente de Son Nom
Et de son salut.

Il est parti pour descendre au Schéol,
Le Premier-Né,
Faire surgir les morts
De leurs tombeaux.

Les justes ont contemplé Sa Lumière
Dans le Schéol ;
Ils se sont élancés à la rencontre
Du Fils de Grâce.

Ils ont oublié leurs douleurs
Et la tristesse
Qu’ils ont souffertes
Au spectacle de leur Seigneur
Pendu au Bois.

Par Sa Miséricorde,
Il nous donna la Vie
Et, aux côtés des Anges,
Il inséra notre mortalité.

La mort avait tendu ses pièges
A notre humanité :
Mais, Lui, dans Sa Miséricorde,
Est venu nous en retirer.

A Toi la louange,
Seigneur des Anges,
Ta vue a porté la Joie
Aux malheureux du Schéol.

Pour lors, la nuit s’est éloignée,
Elle s’est évanouie,
Car Sa lumière
S’est levée sur les créatures.

Il est descendu des hauteurs,
Nous a délivrés,
Est remonté,
Et le voici
Assis de nouveau
A la Droite de Dieu.

Ils brûlent d’aller à sa rencontre
Au temps de Son Retour,
Eux tous qui l’ont attendu,
Fidèles à Son Nom.

Il est entré au Schéol
Et l’éclat de Sa Lumière
A chassé la ténèbre
De chez les trépassés.

Le fruit mangé par Adam
L’avait tué.
Il est descendu et l’a sauvé,
Le Fruit qui vient d’en-Haut.

Brisant les sépulcres,
Il a rendu les morts à la Vie,
Mystique Figure
Du Jour de Sa Puissance.

Il approche, il vient,
Le Jour de la Résurrection,
Heureux celui qui L’attend.

Grand est le jour de Sa venue,
Où seront dévoilées
Toutes choses cachées

Ceux qui gisent dans la poussière
Entendront Sa voix,
Au jour de la Résurrection,
Ils sortiront à Sa rencontre.

Adam ressuscité
Saisi d’admiration
Retourne au Domaine
De toute félicité.

Source :
Traduction et introduction du P. René Lavenant, sj.

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